Je suis vocaliste improvisatrice. L’improvisation musicale telle que je la pratique se nourrit de toutes les musiques (jazz, musiques traditionnelles, contemporain) mais ne se rattache pas à un style musical particulier. Elle a plus à voir avec l’art de la performance. C’est une musique de l’instant.

J’improvise à la voix et au corps, parfois au tambour. Dans des salles de spectacles, des galeries d’art, dans la nature, chez des gens. Avec des danseurs, musiciens, vidéastes, plasticiens. En solo aussi. J’ai chanté à trois reprises pour des enterrements. C’était très puissant. J’aime aussi improviser des berceuses pour les tout-petits. J’ai improvisé pour la première fois en 2002 lors d’un voyage à Tuva. Depuis ça ne m’a plus quittée.

J’aborde l’improvisation comme une forme de méditation: être présente à moi-même – perceptions physiques, émotionnelles, humeur du jour; à ce qui me traverse – images, histoires. Les oreilles de la peau captent l’extérieur: partenaires de scène, public, sons. Je suis en relation sensible avec le monde qui m’entoure – actualités, cycle des saisons… Des sons, des chants adviennent, quelque chose a à se dire. Je suis chantée, canal émetteur et récepteur. Un tube! Chemin d’humilité. Parfois c’est magique. Parfois c’est ennuyeux. Mais toujours c’est vivant. L’improvisation est pour moi l’engagement dans un processus vivant où l’on dit OUI à ce qui est.

En 2013-2014, j’ai organisé avec Tristan Macé les « Secrets de fabrique », soirée mensuelle consacrée à la musique improvisée. Un web-magazine nous avait consacré un sujet. Tristan et moi-même y parlons de notre philosophie de l’improvisation: espace de liberté, d’artisanat et de démocratie.

PERFORMANCE EN DUO AVEC MAYU SATO (FLÛTES)

Sororité, trio avec Sabine Bouthinon (violon alto) et Mayu Sato (flûtes)

Sororité aux Blondes Ogresses

Still Life, performance de Caterina Perazzi Musique en trio avec Christine Schaeller (voix) et Cédric Allali (violon)

Critiques

Soirée PIANOS et CUILLERS, performance du trio Sororité

“La jouissance des sons, mêlée au plaisir du théâtre nous a laissés bouches bées et l’âme en joie. En quelques minutes se bousculent les vociférations d’un théâtre No imaginaire, des lamenti qu’on croirait Andalous, du swing torride et j’en passe : un grand manège d’émotions et de sons au carrefour du langage et de la musique. Ce trio devrait aller à la conquête d’un public moins confidentiel que celui de la musique expérimentale. Le «vocable yaourt» distillé par la ravissante bouche de Maryline Guitton est une vraie Pentecôte culturelle… Allez y, vous comprendrez…”
Françoise Gatti le 27.10.2013